Les conséquences sanitaires des maladies nosocomiales
Les infections nosocomiales sont en cause pour 9 000 décès par an, dont 4 200 concernent des patients pour lesquels le pronostic vital n’était pas engagé à court terme à leur entrée à l’hôpital. Pour la moitié de ces 4 200 décès, aucune autre cause de décès ne peut être imputée. La survenue d’une infection en milieu médical multiplie ainsi le risque de décès des patients par trois.
Selon une étude menée par l’Inserm, le délai minimal entre une hospitalisation et la survenue d’une infection nosocomiale est de 48 heures. Les bactéries les plus impliquées sont Escherichia coli, le Staphylococcus aureus, et Pseudomonas aeruginosa, qui se développe en milieu humide. Ces bactéries infectent le patient le plus souvent à la suite d’interventions invasives comme la pose d’une sonde urinaire ou trachéale (ventilation assistée), une endoscopie ou encore un cathéter veineux.
Des études permettent d’estimer un taux de mortalité par rapport aux autres causes de décès. En Allemagne, une analyse rétrospective de 1 000 rapports d’autopsie montre que, dans 7,4 % des décès, une infection nosocomiale était directement en cause et, dans 6,3 %, elle avait contribué au décès, soit un total de 13,7 % des décès. Aux États-Unis, la revue de 200 dossiers de patients décédés à l’hôpital a retrouvé la présence d’une infection nosocomiale dans 31,5 % des décès. Dans 20,1 % des cas, l’infection nosocomiale avait contribué directement ou indirectement au décès.
La prévalence des infections acquises à l’hôpital chez les patients hospitalisés aux États-Unis est de 3,2 % selon une enquête parue en 2015. Parmi les infections nosocomiales dans les établissements de santé américains, 36,4 % ont eu lieu dans des établissements de soins intensifs et 57,5 % dans des unités de soins infirmiers.
Conséquence médico-économiques
Coût annuel des infections nosocomiales survenant dans les hôpitaux de soins en Europe et aux États-Unis.
En Europe, la durée d’hospitalisation est augmentée de 4 jours en moyenne par patient à la suite du développement d’une infection nosocomiale. Un total d’environ 16 millions d’euros et 40 jours supplémentaires d’hospitalisation par an. Le coût moyen d’une journée d’hospitalisation étant estimé à 435 €.
Aux Etats-Unis, le coût annuel des infections nosocomiales survenant dans les hôpitaux de soins sont estimés à 9,8 milliards de dollars pour les seuls patients adultes hospitalisés.
Une prise de conscience collective et prévention du risque infectieux
La gestion du risque et la promotion de sa prévention :
- La gestion du risque comprend l’ensemble des actions destinées à prendre en charge précocement l’infection afin d’éviter les conséquences néfastes (décès, handicap…). La démarche de gestion du risque nosocomial repose sur l’analyse des risques et l’intervention à planifier. Les méthodes d’analyse des risques comportent un système d’alerte et de vigilance pour l’identification précoce des cas.
- La promotion de la prévention du risque comporte l’ensemble des activités coordonnées destinées à assurer les mesures, qui ont prouvé scientifiquement leur impact sur la population c’est-à-dire leur efficacité (réduction de la mortalité ou de la morbidité dans des conditions expérimentales), leur caractère effectif (le maximum d’effet dans les conditions naturelles), leur efficience (le maximum d’effet pour le moindre coût) et leur sûreté (le meilleur rapport bénéfice-risque) et ceci grâce à un effort organisé des services de soins et de santé.
- SPARTHA Medical développe des revêtements dérivés de biopolymères naturels à l’échelle nano/micrométrique, qui sont appliqués sur l’implant, et dont la particularité est de prévenir les infections et de diminuer l’inflammation sans affecter les fonctions du dispositif médical. Entre autres, cela permet de réduire les complications post-implantaires (risques infectieux), d’optimiser les implantations sur patients à risque et aussi de réduire par conséquence les coûts de soins.